Un dialogue constructif avec la ministre

Madame Jacqueline GOURAULT, ministre auprès du ministre de l’Intérieur, a reçu la délégation d’Avenir Secours conduite par son président Gérard IRIART. Il était accompagné d’Alain LARATTA, vice-président, et d’Elodie MARTIN, conseillère spéciale pour la catégorie B filière SPP. Participaient également à cette réunion le directeur de cabinet de la ministre, Thierry BONNIER, la sous-directrice de la DGSCGC, Mireille LARREDE, le conseiller du ministre de l’intérieur, Arnaud QUINIOU, et le conseiller social du directeur général, Sébastien BERTEAU.

Trois quarts d’heure ont permis des échanges courtois, sincères et directs au cours desquels nous avons pu aborder les thèmes suivants :

  • la toxicité des fumées : pour une réelle protection des intervenants par le biais de solutions pragmatiques ;
  • les agressions à l’encontre des sapeurs-pompiers, (avec la création de notre groupe de travail national) en insistant sur l’urgence de la situation et notre appellation de ce phénomène (à ne pas confondre avec violences urbaines) ;
  • la refonte de la filière de la catégorie C à A+, en passant par la B et la A et pour tous statuts (SSSM notamment).

Dans le détail :

  • la suppression de la sur-cotisation CNRACL : beaucoup d’interrogations de madame la ministre pour bien comprendre la situation. Nous avons rappelé la procédure en cours devant le Conseil d’État. La ministre a précisé l’enquête en cours par l’IGA. Quoiqu’il arrive, nous avons sollicité un arbitrage ministériel en fonction de l’arrêt du Conseil d’État ou des conclusions du rapport de l’IGA.
  • la situation des lieutenants : nous avons présenté la problématique globale du peu d’attractivité de la catégorie B et notamment le passage de C à B mais aussi la situation particulière des lieutenants recrutés avant la réforme. Le projet de recours a été présenté, la ministre dispose des éléments du dossier. Nous avons rappelé les tenants et aboutissants du recours et avons ouvert la porte à la DGSCGC pour une proposition de solution intéressante pour tous.
    Cet item a été l’occasion de rappeler notre volonté de rouvrir les négociations pour l’ensemble des catégories B, A et A+ dont l’écriture des textes produit désordres et iniquités. Nous avons appelé l’arbitrage ministériel pour ne plus se heurter avec la DGSCGC qui partage « la main » avec la DGCL.

Ont également été évoqués :

  • la problématique de la filière du SSSM, avec les résultats produits par le dernier concours (pharmacien/médecin), la problématique des grilles types pour la catégorie A (CDT et LCL) ainsi que la problématique des lauréats de la FAE de DDA sans poste pour le moment.
  • le secours d’urgence aux personnes : le maillage territorial des SIS est un atout, une véritable force mais à quel prix ? Quelle sera la place du SSSM demain ? Quelles actions fortes sont envisagées pour rendre le statut du SSSM attractif et maintenir cette couverture médicale ou urgentiste dans toutes les zones les plus reculées sur notre territoire ?
    En 2016, 3 208 782 secours à victimes et 209 172 médicalisées ou paramédicalisées par notre SSSM. Les transports sanitaires représentent 4 milliards d’euros en 2014 et le transport sanitaire urgent pré-hospitalier environ 4 % soit approximativement 160 millions d’euros.
    Avenir Secours a demandé une réelle lisibilité sur la thématique du secours d’urgence aux personnes et la place des sapeurs-pompiers dans ce domaine ; nous avons également demandé une réelle clarification entre le prompt secours, le transport sanitaire urgent et le transport sanitaire non urgent ; dans le même ordre d’idée, nous souhaitons une clarification au plus haut niveau qui devra se concrétiser par la mise en œuvre de plateformes communes SAMU-SDIS.
  • le financement des SIS : en 2015, l’investissement des SDIS a baissé de -18% par rapport à 2010. Sur le terrain, cette réduction drastique des budgets s’est traduite par des fermetures de centres d’incendie et de secours, l’arrêt de renouvellement de parc de matériels, des réductions d’effectifs… Plusieurs conflits sociaux témoignent de ce malaise général. La qualité de la réponse opérationnelle, la qualité du service public ont un coût ! La limite est atteinte et les budgets des SDIS ne doivent plus être les variables d’ajustement des budgets des départements. Avenir Secours demande une réelle lisibilité sur le coût réel des services d’incendie par la création d’un établissement public à fiscalité propre ; de nouveaux modes de gouvernance doivent être expérimentés : à l’échelon de plusieurs départements, par bassin de risques, à l’échelon régional ?? L’État doit encourager ces migrations en incitant la création de groupements d’achats inter-SDIS, la mutualisation des équipes spécialisées, la mutualisation des actions de formation…

En conclusion, nous avons également abordé la place des sapeurs-pompiers dans la chaine des secours – secours en montagne par exemple –, le bilan de la loi modernisation de la sécurité civile, et nous avons invité nos interlocuteurs à s’inspirer du « Livre blanc de l’avenir des secours ».

Avenir Secours a ainsi pu démontrer en toute transparence ses orientations, ses préoccupations mais aussi sa force dans les arguments et les propositions. Ce message a également été reçu FORT et CLAIR par madame la ministre, bien au fait des préoccupations des élus et maintenant, de nos propositions constructives !

Ensemble, unis, plus forts !

De gauche à droite : Elodie MARTIN, Gérard IRIART, Jacqueline GOURAULT,
Alain LARATTA, Mireille LARREDE et Thierry BONNIER
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